Des femmes qui font la fierté de l’Afrique, on en trouve partout sur le continent.
Mais des dames altruistes, compétentes, qui aiment leur job et qui savent partager sont rares.
Celle que nous vous présentons dans cette publication force l’admiration.
Journaliste sportive au quotidien Cameroon tribune, madame Priscille Gislaine Moadougou est Présidente de l’antenne Cameroun de l’Union des femmes reporters sportives d’Afrique (Ufresa- Cam).
Elle est issue de la 31 e promotion (2000-2003) de l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic) de Yaoundé (Cameroun), filière Journalisme.
sirba-infos.com la laisse se présenter.
je suis journaliste au service des sports du quotidien Cameroon tribune. Après un peu plus de cinq ans sur le terrain, je suis repartie dans la même école pour me spécialiser, puisque je suis titulaire d’une maîtrise professionnelle en journalisme sportif.
Une formation qui a été dispensée par l’Esstic en collaboration avec l’Institut national de la jeunesse et des sports (Injs).
Avant d’intégrer la rédaction de Cameroon tribune en septembre 2007, j’ai passé 13 ans au quotidien Mutations où j’ai été tour à tour stagiaire, pigiste, reporter, chef de rubriques (Vivre Aujourd’hui) qu’on connaît ailleurs sous l’appellation …Société, Communication et Sport…
Je suis également titulaire d’une licence en Sociologie option Communication, obtenue à l’Université de Douala et auteur de l’ouvrage « Miracle à Libreville », qui parle du cinquième sacre des Lions indomptables à la CAN 2017 au Gabon.
Incontestablement vous faites partie de ces talentueuses africaines qui ont embrassé le métier de journaliste sportif. Comment êtes-vous entrée dans ce métier ?
C’est un honneur pour moi que vous ayez tant de considération pour ma modeste personne. J’ai toujours voulu être journaliste. C’est même la raison pour laquelle, en remplissant le formulaire de candidature du concours d’entrée à l’Esstic, j’ai mentionné à l’onglet réservé à d’autres métiers, Journalisme, Journalisme…
Probablement parce que pendant mon enfance, nous habitions derrière Radio Douala, la capitale économique . La proximité avec les journalistes, les animateurs et les techniciens de prise de son a certainement influence mon choix, ayant été bercé par cet environnement.
Plus d’hommes que de femmes dans le secteur… Ça ne vous dérange pas ?
Pas du tout. Il est vrai qu’en fin de formation, je ne me voyais pas embrasser le journalisme sportif. C’est manifestement un concours de circonstance qui m’a orienté dans ce domaine.
Depuis lors, j’ai pris des marques. C’est quasiment devenu mon biotope. Il faut dire que très souvent, il y a plus d’hommes que de femmes sur le terrain. Il y a même eu des fois où je me retrouvais la seule femme. Passé l’effet interrogateur, je me mets immédiatement au travail puisque c’est d’abord pour cela que je suis en situation de collecte d’informations.
De plus en plus de femmes s’adonnent à ce métier. Pensez-vous que cela impacte positivement sur le sport féminin ?
Tout à fait. C’est très encourageant, c’est la preuve que ce que nous faisons ne passe pas inaperçu. Surtout qu’au sein de l’association, je suis la présidente de l’antenne Cameroun, de l’Union des femmes reporters sportives d’Afrique (UFRESA).
Parmi nos principaux objectifs, il y a notamment celui relatif à l’incitation des femmes à exercer le journalisme sportif.
Bien sûr que cela impacte le sport féminin, l faut dire que le sport féminin n’a pas encore la chance de bénéficier de la même visibilité que le sport masculin.
Alors, à travers nos canaux médiatiques, nous n’hésitons pas à mettre en exergue une athlète qui se distingue. Nous sommes conscientes que nous avons un important rôle à jouer dans la promotion du sport féminin.
Quelles sont les contraintes que vous rencontrez ?
Je n’ai pas vraiment de contraintes. Je me considère d’abord comme journaliste qui traite de l’actualité sportive et pas comme une femme journaliste. Il est vrai que cette actualité, dans la majorité des cas, se déroule les week-ends, de vendredi à dimanche. Ce qui fait qu’on n’a pas toujours le temps de profiter de sa fin de semaine pour veiller à ses occupations familiales.
A cela s’ajoute le fait que c’est environnement essentiellement masculin. Il n’est pas rare de tomber sur les dirigeants, les encadreurs ou les même les athlètes qui vous considèrent comme une « proie ».
Que faire pour redynamiser l’arrivée de plus de…sœurs…dans le journalisme sportif ?
L’un des objectifs de notre association est d’inciter les jeunes journalistes à embrasser le journalisme sportif dès la fin de leur formation.
C’est d’ailleurs pour cette raison que nous invitons souvent les futures consœurs à nos activités.
Nous avons également, comme point, dans notre plans d’action de nous rendre dans les écoles de journalisme à travers le pays pour sensibiliser les jeunes femmes à nous rejoindre dans ce combat nombre qu’en la promotion du sport féminin en particulier et la médiatisation des évènements sportifs de tous ordres en général.
Au moment où nous réalisons cet entretien, l’Afrique a perdu un de ses grands fils…L’ancien président de la CAF, votre compatriote Issa Hayatou. Certainement que vous l’avez connu. Que retenez-vous de l’homme ?
C’est une grosse perte pour le monde du football et bien au-delà même. Je retiens de lui qu’il aura hissé la Confédération africaine de football à un autre niveau en termes d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations, qui est devenu un événement très médiatisé et qui suscite l’enthousiasme d’un grand nombre de personnes.
L’illustre disparu a aussi contribué à développer la discipline dans les autres catégories avec les CAN inférieures. Sans oublier les compétitions interclubs.
Autant d’initiatives qui ont contribué à gonfler le budget de la CAF. Grâce à lui, l’Afrique part de deux à cinq représentants en Coupe du monde. C’est aussi grâce à son entregent que le continent a organisé la Coupe du monde en 2010 en Afrique du Sud.
Ce qui permet aux Africains de ne pas rougir dans les rencontres internationales de football de par le monde.
Sur le plan humain, il était fidèle, loyal et constant. Il n’a pas changé son cercle d’amis.